En 2014, à l’issue de leurs études de théâtre, Thomas Cabel, Julia de Reyke, Anthony Lozano, Coline Pilet et Solenn Louër décident de poursuivre leurs aventures artistiques ébauchées au Conservatoire d’Art Dramatique d’Orléans et créent le COLLECTIF MIND THE GAP. Se constituer en tant que collectif théâtral découle d’abord d’une volonté politique : créer, travailler ensemble sans que le pouvoir de décision soit porté par un·e directeur·ice artistique unique. C’est aussi l’intuition que cette modalité de création, en faisant se conjoindre des imaginaires différents, ouvre des portes vers des univers singuliers.
En 2015, le collectif Mind The Gap crée son premier spectacle Tonnerre [dans un ciel sans nuage] au Théâtre de la Tête Noire, écriture de plateau très librement inspirée d’Un mois à la campagne de Tourgueniev. En jouant sur les codes de la représentation et sur la frontière ténue entre acteur et personnage, fiction et réalité, Tonnerre [dans un ciel sans nuage] pose les jalons d’une esthétique collective joyeuse et jusqu’au-boutiste dans laquelle s’exerce la cruauté des rapports humains.
En 2017, à l’initiative de Julia de Reyke, le collectif crée Le Mariage, de Witold Gombrowicz. Dans cette création, réunissant huit acteur·ices et une musicienne, le collectif poursuit son exploration des rapports entre individu et société, et prête sa voix à la langue de Gombrowicz. La dimension sonore est également une composante importante du spectacle, puisque la musique live y est jouée en interaction directe avec la scène.
En 2021, Margot Guillerm intègre le collectif en tant qu’administratrice de production et Mind The Gap crée son troisième spectacle : J’aurais mieux fait d’utiliser une hache, une nouvelle écriture collective de plateau. Pensé comme un hommage au cinéma et au théâtre de genre, le spectacle interroge la fascination collective autour des crimes, des récits que l’on s’en fait et de la façon dont ils irriguent de nombreuses œuvres fictionnelles.
Au travers de ses créations, Mind The Gap explore sa manière propre d’écrire en partant du plateau. Chaque fois, la question s’y pose sur ce qui fait art, ce qui fait spectacle et la manière dont on y invite les spectateur·ice·s. Dans ce travail, on voit se dessiner une esthétique et un goût de l’artisanat, une “fabrique” de la représentation à vue, notamment par le déploiement d’un univers sonore fait de bruitages et/ou de musique live. Avec autodérision, les membres du collectif, parfois tendres, parfois cruel·le·s, se mettent en scène en train de faire spectacle, souhaitant que leurs représentations soient pour le public des moments de rassemblements jouissifs, décalés et poétiques.
En 2024/2025, le collectif créera deux nouveaux spectacles : Pour que l’année soit bonne et la terre fertile (création le 5 novembre 2024 à Equinoxe - Scène Nationale de Châteauroux) et J’étais partie·e, pardon (dans un autre univers) le 6 mars 2025 à La Maison de La Danse et du Théâtre à Epinay-Sur-Seine. J’aurais mieux fait d’utiliser une hache poursuivra sa tournée pour la quatrième saison consécutive.